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Préserver l’éjaculation après une chirurgie d’adénome prostatique

4 octobre 2021 / Temps de lecture 6 minutes

Un chirurgien-urologue du Groupe Ramsay Santé a mis au point une technique qui permet de minimiser les risques d’éjaculation rétrograde entraînés par l’énucléation laser d’adénome prostatique.

Préserver l’éjaculation après une chirurgie d’adénome prostatique

« L’éjaculation rétrograde est un problème récurent à la suite d’une chirurgie d’adénome prostatique », explique le Docteur Arnaud Baldini, chirurgien-urologue à la Clinique de la Sauvegarde (Ramsay Santé - Lyon). Ce phénomène, caractérisé par une expulsion de l’éjaculat dans la vessie plutôt que vers l’extérieur, est en effet très fréquent : il survient chez 70 à 80% des patients opérés chirurgicalement d’un adénome prostatique.

Prévenir les lésions

Si elle n’influence pas directement le plaisir sexuel, l’éjaculation rétrograde peut néanmoins être à l’origine de perturbations psychologiques, notamment chez les patients jeunes. Plusieurs méthodes ont déjà été développées pour tenter prévenir cette complication. « Mais elles n’ont pas été suffisamment documentées et ne sont donc pas reproductibles », nuance le Dr Baldini.

« Nous pensons que l’altération des canaux éjaculatoires, la section des muscles en amont du Veru Montanum et la dégradation des fibres du col vésical afférents à cette procédure sont à l’origine du phénomène d’éjaculation rétrograde », résume le praticien-chercheur. Son hypothèse : en conservant les canaux et muscles éjaculatoires intacts, ainsi qu’une partie du col vésical, il est possible de parvenir à un meilleur contrôle de l’éjaculation.

Une technique reproductible

« L’objectif de nos recherches est de mieux comprendre le mécanisme de l’éjaculation pour pouvoir développer une technique reproductible permettant de préserver l’éjaculation tout en restaurant une bonne fonction urinaire », reprend l’urologue. Pour cela, il se base sur l’énucléation d’adénome prostatique au laser Holmium (HoLEP), une technique mini-invasive.

La procédure développée par le Dr Baldini s’apparente à une HoLEP « classique ». « Mais au lieu de retirer l’adénome en un seul bloc ou lobe par lobe, il s’agit ici de retirer les deux lobes latéraux en gardant le tissu médian de 5 à 7 heures entre le Veru Montanum et le col vésical, qui sont deux repères anatomiques faciles à identifier », détaille le Dr Baldini.

Les fibres musculaires lisses du col vésical sont également conservées, car ce sont elles qui, en se contractant, dirigent l’éjaculat vers l’extérieur.

Une étude comparative randomisée

Pour mener à bien cette étude comparative, le Dr Baldini va inclure 100 patients suivis pour une hypertrophie prostatique, avec des troubles mictionnels résistants aux traitements médicamenteux et une activité sexuelle régulière. Ils seront randomisés en deux groupes : le premier sera pris en charge par la technique de référence (« 3 lobes » ou « monobloc »), tandis que le second bénéficiera de la conservation du lobe médian.

Après la chirurgie, les patients inclus se verront administrer des questionnaires d’efficacité sur les troubles mictionnels et sexuels (présence ou non d’éjaculation, qualité…). Une recherche de spermatozoïdes dans les urines sera également menée. « Nous pensons faire reculer les complications d’éjaculation rétrograde de 75% à moins de 25% des patients opérés », prévoit le Dr Baldini.

Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Santé.