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Fibrillation atriale : les techniques d’ablation passées au crible

11 mars 2019 / Temps de lecture 1 min 15

En fonction du type de fibrillation atriale, les techniques d’ablation présentent des taux de succès différents. Le docteur Méchulan, cardiologue à l’hôpital privé Clairval à Marseille, et son équipe réalisent un registre de ces techniques afin d’en déterminer l’efficacité selon les cas cliniques.

Fibrillation atriale : les techniques d’ablation passées au crible

La fibrillation atriale, ou FA, est une contraction anarchique des oreillettes du cœur. Celle-ci entraine un trouble du rythme cardiaque qui se manifeste par une accélération du cœur et des battements irréguliers.

Elle concerne 1% de la population générale, avec une majorité de personnes âgées (plus de 10 % des plus de 80 ans). Son ablation consiste à détruire ou isoler les zones de tissu à l’origine de l’arythmie (1). Pour cela, deux sources d’énergie sont utilisées habituellement : la radiofréquence (chaud) et la cryoablation ou cryo ballon (froid). Les techniques d’ablation sont donc variées et ont des taux de succès différents en fonction du type de FA. Le docteur Alexis Méchulan, cardiologue à l’hôpital privé Clairval (Ramsay Générale de Santé, Marseille, France) a donc voulu réaliser un registre prospectif des résultats de son équipe, par une étude monocentrique incluant tous les patients (plus de 400) de manière prospective et permettant de comparer les techniques utilisées.

 

Des techniques variant selon le type de FA

Il existe plusieurs techniques compétitives en fonction du type de fibrillation atriale. Pour la FA paroxystique, trouble récidivant qui commence soudainement et qui dure généralement moins de 7 jours, c’est l’ablation (ou l’isolation) des veines pulmonaires qui prime (plus de 85% de succès après une séance). Les médecins implantent des sondes dans le cœur pour pratiquer l'ablation par cautérisation des zones qui causent la FA ou isolent la zone afin qu'elle n'affecte aucune autre partie de l'oreillette.

Pour la FA persistante, l’isolation des veines pulmonaires s’associe à une autre technique : la radiofréquence, la cryoablation ou la défragmentation. Des techniques qui présentent des taux de succès différents. En 2016, « la cryoablation a été arrêtée en cours d’étude dans notre service, car nous avons mis en évidence un taux de succès moins important que pour les deux autres techniques et un risque pour les soignants ».

L’une des techniques qui a le plus de succès à l’hôpital Clairval est la défragmentation : il s’agit de réaliser une cartographie électrique de l’oreillette gauche, d’analyser les signaux électriques bas voltés et fragmentés et de brûler ces zones. « On note un taux de succès à 80 % après deux séances dans la FA persistante, donc une persistance d’un rythme cardiaque normal, dit sinusal, sur l’ECG et une absence d’évènements cardio emboliques ».

 

Quid des facteurs de succès (ou d’échec) de ces différentes techniques ? « Pour l’instant, et contrairement à d’autres études comparatives (l’étude FIRE AND ICE (2) par exemple), les variables qui influaient jusqu’à présent sur l’échec d’une technique (la durée de la FA et la taille de l’oreillette gauche) n’ont dans notre étude aucune incidence ». Des résultats encourageants qui permettront à cette équipe de développer la radiofréquence et la défragmentation et d’augmenter ainsi le taux de succès de l’ablation de FA.

 

 

 

Références

 

1) L’ablation de fibrillation atriale. CHU de Lyon.

2) Sayed M and ElMaghawry M. FIRE AND ICE : The Quest for the Perfect Modality in Atrial Fibrillation Ablation. Global Cardiology Science & Practice 2016 ; n°3, september 30, 2016, e201623. DOI : 10.21542/gcsp.2016.23

 

Cette étude est soutenue par la Direction Recherche et Enseignement de Ramsay Générale de Santé.